Portrait

Léo, 29 ans, Strasbourg

Les portraits s'enchainent en ce début d'année. Voici celui de Léo, qui m'a présenté son métier de CTO et comment il a monté sa propre société d'hébergement web.

Peux-tu nous dire qui tu es et ce que tu fais ?
Je m’appelle Léo, j’ai 29 ans, je suis CTO de Scalingo, une entreprise basée à Strasbourg que j’ai moi même fondée en 2014. On automatise l’hébergement d’applications web, un peu sur le modèle de services comme Heroku qui a été un pionnier dans ce domaine. C’est un produit que j’ai entièrement conçu, notamment sur le plan technique. La stack est principalement basée sur deux technologies : Ruby On Rails pour tout ce qui est api et interface utilisateur et Go pour la partie automatisation d’infrastructure et temps réel. Aujourd’hui l’équipe s’agrandit régulièrement et je code de moins en moins, même si j’aime toujours beaucoup ça. Je dois apprendre sur le tas de nombreuses nouvelles compétences, comme par exemple sur le plan humain car je suis sensible au bien-être de mes collaborateurs.

Peux-tu détailler ton parcours ?
Je viens de la région, j’ai grandi dans la campagne à une cinquantaine de kilomètres de Strasbourg. Jusqu’en classe de terminale je n’étais pas très branché sur l’informatique. Chez moi, on n’avait qu’un ordinateur fixe familial sur lequel je n’avais pas tellement accès. Mais un jour, je gagne le premier prix à un jeu de hasard qui est un pc portable et cela déclenche pas mal de choses. Je m’intéresse vite à linux et à l’open source en découvrant qu’il existe des communauté de gens avec une certaine éthique et qui produisent des logiciels et notamment des alternatives gratuites à windows. En 2009 j’ai intégré l’IUT Informatique d’Illkirch. J’ai ensuite fait un diplôme d’ingénieur dans une antenne strasbourgeoise de l’ENSIIE qui n’existe plus aujourd’hui. J’ai fait la dernière année de mon cycle d’ingénieur à l’université anglaise de Cranfield qui est spécialisée en aéronautique. J’ai fait un mémoire dans le domaine du calcul distribué, je me suis intéressé à la répartition de charge dans un cluster. Pendant mes études, en 2012/2013 je commence à utiliser Heroku pour héberger des projets scolaires et je suis très impressionné par le côté magique du service qu’ils proposent. Je trouve super cool l’abstraction qui cache à l’utilisateur toutes les opérations compliquées d’administration sur le serveur. C’est aussi le moment des révélations d’Edward Snowden, qui commencent à poser la question de la gouvernance des données et d’où sont situées géographiquement les applications. Il y a donc plusieurs éléments déclencheurs qui font que je rencontre Yann avec qui on élabore un prototype de ce qui deviendra plus tard Scalingo. A l’époque, je sais déjà plus ou moins que le salariat ne m’intéresse pas, et ma position d’étudiant m’évite pas mal de pression, donc avec un peu d’insouciance sur tout ce qu’implique l’entreprenariat je me lance dans cette aventure. En 2014, on arrive à une version utilisable du produit et rapidement on facture nos premiers clients. Aujourd’hui je continue toujours cette aventure presque 7 ans après, même si mon travail change pas mal au fur et à mesure.

Quelle est ton expérience avec la communauté en Alsace et le marché du travail ?
En fonction des périodes j’ai passé plus ou moins de temps en Alsace. Ces dernières années j’ai pu voyager à l’étranger (Islande, Lituanie, Russie), en profitant de ma situation qui m’a permis de travailler à distance. Sur la situation en Alsace j’ai un avis plutôt positif. A une époque, je me suis pas mal impliqué dans l’associatif. J’ai été au bureau de Alsace Digitale pendant plusieurs années, j’ai organisé des hackatons comme le StartupWeekend et essayé de développer les choses autour de l’entreprenariat et du numérique. Au départ, l’Alsace n’était pas un terreau particulièrement fertile en entreprises tech mais j’ai vraiment vu une évolution positive depuis quelques années. Aujourd’hui il y a des acteurs avec de très bons produits, ça fait plaisir de voir l’écosystème grandir !

Comment occupes-tu ton temps libre ?
J’aime bien réfléchir à pourquoi le monde fonctionne comme ça: la sociologie, les relations entre les gens, les luttes sociales. Comprendre les enjeux de force et de pouvoir du monde dans lequel on vit, pour ensuite pouvoir les remettre en question. C’est quelque chose d’important pour moi. Cela peut aller du féminisme au racisme, les luttes autour du partage des richesses, etc. J’aimerais faire une recommandation d’un livre en particulier qui m’a beaucoup intéressé dernièrement: Sorcières de Mona Chollet. Je conseille à tout le monde de le lire.

Vous pouvez retrouver Léo sur linkedin et twitter

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